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REVISTA TRIPLOV
de Artes, Religiões e Ciências
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Ana Luísa Janeira
Foto de José M. Rodrigues |
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Marie-Paule Desaulniers
UNE AMIE TEILHARDIENNE |
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Maria Estela Guedes |
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C’est lors d’un congrès de
l’Association des Amis de Pierre Teilhard de Chardin, en 1970, que j’ai
connu Ana Luísa Janeira. Nous étions toutes deux étudiantes en
philosophie à la Sorbonne, elle était au doctorat et moi à la maîtrise.
Nous avions toutes deux choisi le même auteur Teilhard de Chardin, avec
la même directrice de thèse Madeleine Barthélémy-Madaule. C’était faire
preuve de témérité dans une université réputée pour son esprit
libre-penseur et sa manie de tout cataloguer rationnellement. Teilhard
était encombrant et inclassable avec sa formation scientifique, sa foi
armée de théologie, sa philosophie de l’évolution et sa prose poétique.
A l’Abbaye de Royaumont où avait lieu ce congrès, nous avons découvert
que non seulement nous étudiions le même auteur mais que nous logiions
dans la même maison d’étudiantes, boulevard St-Michel. Notre rencontre
eut donc lieu sous le signe de la convergence et de la recherche.
L’amitié qui débuta alors nous lie toujours et elle a gardé ces
caractéristiques.
En connaissant Ana Luisa,
j’ai eu la certitude que le sujet qu’elle avait choisi de travailler
était taillé sur mesure pour elle : «La notion d’énergie chez Teilhard
de Chardin». Elle a mené sa recherche et sa vie avec la même énergie qui
a fait mon admiration, allant de plus en plus loin dans
l’approfondissement de la philosophie des sciences alors que je
menais mon chemin ailleurs, dans un autre domaine et dans un autre
pays. Mais
j’ai su tout de suite qu’Ana Luisa ne pourrait se limiter à un espace
clos et qu’elle chercherait à établir des liens et des collaborations
internationales. Son épais carnet d’adresse était déjà rempli de
contacts venant de tous les coins du monde. |
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Pendant ce congrès, nous
avons eu l’idée d’organiser un Cercle de Jeunes Teihardiens, avec le
soutien de madame Barthélemy-Madaule. Ce petit cercle était
international, comprenant en plus de nous deux, trois autres
françaises : Brigitte Legros, Claudine Velliet et Édith de la
Héronnière, un équatorien : Luis Lopez de Silva et un espagnol : Manuel
Alvarez. Ce fut un extraordinaire atelier de développement
philosophique, chacun à son tour présentant un exposé lors de nos
réunions mensuelles. Ce fut aussi un milieu amical et chaleureux qui
apportait un peu de vie dans l’ambiance aride de la philosophie
universitaire. Grâce à ce Cercle et à Ana Luisa, j’ai découvert le
Portugal, les difficultés politiques qu’il traversait, son histoire
glorieuse, sa culture et le sens du mot «saudade» que je ressentais
sans le comprendre en écoutant du fado. Où qu’elle aille, j’ai toujours vu Ana Luisa expliquer son pays, le mettre en valeur, montrer son
développement et y participer activement comme citoyenne philosophe. |
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Ana Luísa Janeira en 1976 |
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Quand est arrivé le temps de
sa soutenance de thèse, nous sommes allées toutes les deux lui acheter
une robe noire, élégante et sobre. Je trouvais son choix un peu sévère
mais c’était avant d’aller au Portugal et de constater à quel point le
noir était là-bas une couleur quasi nationale ! Portugal ou pas, elle
voulait une robe noire à l’instar de celle de Marie Curie qu’elle
admirait tant; Ana a toujours eu des modèles inspirants et de haute
tenue intellectuelle. Pendant sa soutenance, j’ai pris des notes pour
elle, cela me permettait de cacher mes émotions plus facilement. Elle a
fait de même pour moi plus tard, quand j’ai à mon tour soutenu ma thèse
en philosophie de l’éducation à Strasbourg, en janvier 1989.
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Ana Luísa Janeira avec
Marie-Paule et
d'autres collègues à Royaumont, en 1970 |
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Nous avons eu le bonheur de
nous retrouver à Montréal où Ana-Luisa passait son année sabbatique, en
1990. Alors que je vivais au Québec depuis vingt ans, c’est elle qui m’a
fait découvrir le caractère unique du Jardin Botanique de Montréal,
fondé par le frère Marie-Victorin.
Je souhaite à mon amie
teilhardienne de vivre sa retraite avec l’énergie, l’ouverture d’esprit
et la curiosité intellectuelle qui la caractérisent, de regarder
toujours «en avant».
Trois-Rivières, Québec, le
30 décembre 2010
Marie-Paule Desaulniers. Ph
D.
Professeure associée
Université du Québec à
Trois-Rivières (Québec) . CANADA |
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Marie-Paule Desaulniers est philosophe
et pédagogue, française et québécoise. Après sa maîtrise de philosophie
à la Sorbonne qui lui a donné le bonheur de rencontrer Ana Luisa Janeira
et de devenir une de ses amies teilhardiennes, elle a choisi de vivre au
Québec pour y fonder une famille avec l'artiste verrier Gilles
Desaulniers. Elle a travaillé dans le domaine de la formation des
enseignants à l' Université du Québec à Trois-Rivières, Québec, Canada,
en philosophie de l'éducation, en éducation sexuelle scolaire et en
éthique professionnelle de l'enseignement. Depuis sa retraite, elle se
consacre, en plus de sa famille et de ses amis, à la musique, au tango,
et aux voyages. Ses intérêts actuels la mènent vers une écriture plus
personnelle relative à la vie culturelle en général et aux voyages
culturels en particulier
.marie-paule.desaulniers@uqtr.ca |
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© Maria Estela Guedes
estela@triplov.com
PORTUGAL |
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